Un peu d'histoire
La commune de Sainte-Agathe est composée d'une quinzaine de hameaux de quelques maisons, pour la plupart d'anciennes fermes. La région a vécu un fort exode rural, et le paysage a changé : composé essentiellement de pacages (prairies) et de parcelles exploitéees pour l'agriculture, ce sont désormais bois et forêts qui dominent, naturels (hêtres essentiellement) ou plantations (résineux : pins, sapins, douglas..). S'il subsiste quelques exploitants agricoles, essentiellement des éleveurs de bovins, beaucoup d'habitations sont devenues résidentielles, et quelques unes sont devenues des hébergements de vacances.
Le "village" du Mas Thermilhat, jusqu'à avant guerre, comportait une douzaine de "foyers", avec plus de 80 personnes au total. De nos jours, il accueille 5 foyers et une douzaine de personnes.
La maison "Chez Bouzi" date probablement de la fin du 19e siècle, comme la plupart des bâtiments d'habitation et agricoles de ce charmant hameau installé sur les flancs du Puy d'Oscot, à 630 mètres d'altitude, orienté face au sud/sud-est. Par beau temps, on voit parfaitement le massif du Sancy, tandis que le Puy de dôme est visible à l'ouest, lorsqu'on emprunte à pied le chemin qui monte en direction du hameau du Suchel.
"Bouzi", c'était le surnom, le sobriquet d'une famille qui habitait dans les années 1930-1940 cette petite maison. Cet usage des sobriquets étaient très répandus à une époque où l'entraide, la solidarité entre paysans était une évidence. Tous les travaux agricoles d'importance (notamment "les foins" = la fenaison, "la batteuse" = de la moisson jusqu'au battage des épis) s'effectuaient en communauté, plusieurs familles de plusieurs hameaux effectuant tour à tour le travail dans les parcelles...
Au Mas Thermilhat, plusieurs sobriquets étaient utilisés : Bouzi, Nirondou (originaire de Néronde), Quinlaire (en patois, un petit moulin à écraser le tabac à priser), le Rouge, Sandre (diminutif d'Alexandre), Pampelle, Chou, L'enflé, Nan-ne, Torteï,... dont les origines sont difficiles à déterminer, parfois en raison d'une apparence physique, une caractéristqiue...
Rachetée par la famille Genesty - Cros (chez Nirondou) avant guerre, la maison chez Bouzi a accueilli des réfugiés après la guerre, pendant quelques années, puis est restée inoccupée. Elle a donc accueilli des activités annexes de l'exploitation, notamment un saloir (lard, jambon, ...) , et au niveau chemin un pressoir à pommes, un autre à raisin, qui communiquait par une trappe au niveau inférieur avec une cuve à vin.
Les Genesty-Cros était une famille d'agriculteurs assez caractéristique des exploitants de la moyenne montagne du massif central, c'est à dire une polyculture vivrière : élevage (vaches laitières, veaux, chèvres, moutons, cochons, basse cour, lapins... et 2 boeufs pour charruer, tirer les chars de foins...), culture du blé, seigle, froment, avoine... sans oublier pommes de terre, et d'autres légumes du potager, les arbres fruitiers, et même une petite vigne et quelques ruches pour le miel. Chaque famille recherche l'autosuffisance, et évidemment à vendre des surplus (bétail,...) et parfois des produits transformés ou non : fromages (ici, des briques chèvre/vache, appelés "chèvretons", du beurre, ou des légumes,... et à l'automne beaucoup de chataîgnes et de noix).
A la retraite de Marie-Louise et Fernand Cros, dans les années 70, aucun des trois enfants ne prenant la suite, l'exploitation a cessé, et les bâtiments sont restés inutilisés.
Quelques années plus tard, Marie-Claire Cros et son mari Pierre Mathé rénovent peu à peu des bâtiments, notamment la maison Chez Bouzi, avec son terrain surnommé "le jardin des abeilles" car il accueillait auparavant quelques ruches désormais disparues.
Débroussaillage du jardin, rénovation extérieure, perçage de 2 fenêtres supplémentaires pour éclaircir la petite maison, installation de 2 escaliers, création d'une cuisine et d'une salle d'eau, de 2 WC, avec traitement des eaux usées, et rénovation totale des trois niveaux, du sol au plafond, sans oublier le chauffage central...
Désormais, "Chez Bouzi" est devenu une charmante maison typique, bien confortable, mais dans laquelle on peut retrouver et ressentir l'authenticité de son passé.